Filières agricoles et Bois-Énergie
Environ 80% de la déforestation mondiale est liée à l’agriculture, qu’elle soit industrialisée (32%) ou familiale (68%). Cela sous-entend qu’on ne peut pas travailler sur la conservation et la restauration des écosystèmes forestiers sans prendre en compte les activités économiques qui y sont liées. Au-delà des enjeux communs aux trois bassins de développer une agriculture vivrière sans déforestation ; il y a des enjeux agricoles spécifiques à chaque région. En Asie, la déforestation est notamment liée à la culture de la palme ou à l’aquaculture ; en Afrique, ça sera surtout lié à des contraintes de bois énergie, de cacao ou de coton. Quant à l’Amérique Latine, l’urgence est sur la filière soja et bétail.
Différentes pratiques de revenus durables pour les forêts
L’apiculture
au Bénin permet de favoriser la constitution de gardiens des forêts dont la qualité de miel est dépendant de la bonne santé des forêts, des activités agricoles et du peu d’utilisation de fertilisants.
L’aquaculture durable
en Indonésie permet de réintégrer des palétuviers dans les parcs à crevette et à crabes mais aussi de réduire certains fertiliseurs nuisibles à l’environnement.
L’élevage de vers à soie
est une pratique ancestrale dans les forêts de Tapia à Madagascar, l’arbre étant l’hôte unique du « landibe » qui se nourrit de ses feuilles, recréer une activité de cocon de soie implique pour les populations mieux protéger ses forêts.
Atouts des activités génératrices et filières durables
pour la protection des forêts
Création d’une interdépendance positive entre les populations et les forêts
Meilleure écoute des acteurs locaux pour les actions de conservation
Opportunité pour former à des pratiques plus durables
Réduction des intrants néfastes pour le sol et la biodiversité
Focus sur le bois-énergie
Le bois est qualifié de « bois énergie » quand il est utilisé à des fins énergétiques : production de chaleur, d’électricité ou de biocarburants de 2e génération après transformation. Il s’agit de la première source d’énergie renouvelable consommée dans le monde et la première source d’énergie en Afrique (70% des usages selon l’Agence internationale de l’énergie) notamment pour cuisiner les repas quotidiens, ce qui est essentiel pour la santé des enfants les plus précaires notamment, même si les fumées relâchées peuvent parfois être toxiques.
La collecte familiale du bois de feu en milieu rural a un impact limité sur les ressources ligneuses mais l’approvisionnement urbain en bois énergie est considéré comme une cause importante de déforestation.
Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, il est en quasi-totalité prélevé sur les ressources ligneuses (FAO, 2017), moins de 5 % provenant actuellement de plantations dédiées. Les durées nécessaires à la reconstitution du couvert ligneux citées dans la littérature vont de neuf à trente ans mais la plupart des coupes se font tous les 7 à 15 ans.
L’enjeu est donc de taille de travailler sur les grands bassins d’approvisionnement à des projets stimulant un charbon plus efficace via la formation des charbonniers, à un reboisement adapté, au développement et à la commercialisation de foyers de cuisson améliorés portatifs et solides, en incluant fortement les entrepreneurs locaux, les communautés et les gouvernements (Le bois, énergie de première nécessité en Afrique, Gérard Madon, 2017).
L’action de Planète Urgence sur le terrain
Madagascar
35 000 reboiseurs formés et 50 000 ménages bénéficient de modes de cuisson améliorés pour faire évoluer la filière du bois énergie
Indonésie
Une aquaculture durable, village par village, pour faire évoluer les pratiques