18 avril 2024 • ACTUALITÉS

Une étude d’envergure pour situer les zones forestières prioritaires à restaurer, au Bénin, à Madagascar, en Indonésie et en Équateur 

Nous avons tous peu de temps et des ressources limitées pour restaurer, réparer et protéger le vivant, et en particulier les forêts. Cela implique donc de sélectionner des zones d’intervention prioritaires pour ne pas diluer les efforts et faire grandir nos chances d’avoir un impact de qualité. Mais sur quels critères choisir ces zones ? Comment s’appuyer sur les études scientifiques si nombreuses dans le monde ?

Planète Urgence avait déjà sélectionné des pays prioritaires d’intervention au sein de sa stratégie F.O.R.E.T en s’appuyant sur les zones de déforestation, les points chauds de biodiversité et les vulnérabilités humaines grâce aux données de l’ONU. Cependant, l’association souhaitait aussi avoir une grille de lecture plus fine pays par pays. Elle a donc fait appel à Resilient Landscape, une branche du CIFOR-ICRAF dédiée aux projets d’investissement dans les paysages, pour l’aider à récolter et analyser l’ensemble des données pour l’Équateur, le Bénin, Madagascar et l’Indonésie afin d’identifier les zones prioritaires de restauration.

Resilient Landscapes a ainsi mobilisé les connaissances publiques actuelles ainsi que les outils et le savoir-faire issus de 45 ans de recherche de CIFOR-ICRAF, la principale organisation mondiale dédiée à la recherche sur le capital naturel terrestre.

Stéphane Perrier, Leader Global de Resilient Landscapes, souligne que « les porteurs de projet a forte ambition de qualité sont les meilleurs alliés de la science pour promouvoir des investissements dans les paysages basés sur les faits. Lorsque l’action s’appuie sur le savoir, les investissements qui en résultent augmentent leur impact et réduisent leurs risques. Dans une période de pénurie de financement pour la nature, alors que nous ne pouvons pas nous permettre de mal investir, cela revêt une importance essentielle. »

Pour chaque pays, l’étude a mis en avant :

  • Une cartographie des zones potentielles de conservation ou restauration basée sur les éléments biophysiques, notamment les écosystèmes prioritaires, les hotspots de biodiversité, les aires protégées, les zones de forêts terrestres et de mangrove, ainsi que la pression sur les écosystèmes et leur état de dégradation.
  • Une présentation des enjeux autour de ces zones avec les caractéristiques clés des principaux écosystèmes identifiés, et les principales pressions et dégradations subies par ces écosystèmes.
  • Les projets et acteurs locaux identifiés, ainsi que les zones où se concentre la majorité des actions de conservation et restauration à ce jour.
  • Les éléments de priorisation des actions fournis par le gouvernement, ainsi qu’une analyse des enjeux sécuritaires et d’accessibilité des zones.
  • Les analyses sur l’importance du régime foncier dans le succès des projets de restauration et conservation du pays.

Planète Urgence a souhaité que ces études soient rendues publiques gratuitement afin d’être utilisées par les autorités locales, Organisations de la Société Civile, Financeurs qui souhaitent participer à la décennie pour la restauration de l’ONU dont Planète Urgence est acteur.

Les zones prioritaires de restauration en Équateur

L’Équateur est l’un des 17 pays mégadivers du monde. Cette diversité est due à la situation géographique mêlant zone équatorienne, présence des Andes et influence des courants océaniques sur ses côtes. L’équateur est divisé en 4 zones géographiques naturelles bien définies : la côte, la chaîne montagneuse, l’Amazonie et les îles Galápagos. L’Equateur est reconnu mondialement pour sa grande richesse floristique, qui est encore peu connue et souvent menacée. On estime que le pays compte plus d’espèces végétales par unité de surface que tout autre pays d’Amérique du Sud. La couverture forestière totale est d’environ 11,6 millions d’hectares, dont 11,5 millions d’hectares de forêts naturelles et 78 000 hectares de plantations, ce qui représente 42 % de la superficie totale du pays).

Les zones prioritaires de restauration au Bénin

Au niveau continental le Bénin se trouve dans une zone structurante pour la forêt dense humide africaine, aujourd’hui divisée en deux aires : une partie centrafricaine et une partie ouest-africaine, séparées par une large zone de coupure. Cette coupure, incluant le Sud du Bénin et du Togo ainsi que le Sud-est du Ghana, est appelée Dahomey Gap. Les paysages naturels du Bénin sont couverts de prairies, savanes, zones arbustives et forêts claires tropicales et subtropicales. Le pays compte 2.807 espèces de plantes répertoriées, 552 espèces de champignons, 603 espèces d’oiseaux, 157 espèces de mammifères (dont 2/3 de petits mammifères), 103 espèces de reptiles, 221 espèces de poissons d’eau douce, 136 espèces de poissons marins et saumâtres et 51 espèces d’amphibiens (IUCN 2021). La couverture arborée est estimée à 4.561.000 ha..

Les zones prioritaires de restauration à Madagascar

Madagascar est la quatrième plus grande île du monde avec ses 587.000 km2. Tout au long de la côte Est de Madagascar s’étalent les forêts tropicales humides qui couvrent 18,41% de la superficie du pays (CEPF 2014). Une mosaïque de prairies et de régions boisées occupe la partie centrale de l’île et représente 41% de superficie des terres (CEPF 2014). Les forets sèches de l’Ouest sont un autre écosystème malgache d’importance. La pointe Sud est aride (300 – 600 mm de précipitations par an) et abrite l’unique forêt épineuse de l’île. L’île est parfois qualifiée de huitième continent du fait de sa taille et des treize écorégions diversifiées qu’elle abrite (dans les catégories terrestres, maritimes, de zones humides et d’eau douce).

Les zones prioritaires de restauration en Indonésie

L’archipel indonésien comprend environ 17 000 îles, dont environ 990 sont habitées en permanence. L’Indonésie fait partie des 17 pays mégadivers du monde (PNUE 2020). L’Indonésie a une histoire géologique très particulière qui impactent ses écosystèmes. Il existe 7 grandes régions biogéographiques en Indonésie (zones de répartition des animaux et des plantes présentant des caractéristiques similaires ou communes), centrées sur les principales îles et les mers environnantes. La ligne de Wallace, la ligne de Weber et la ligne de Lydekker marquent la limite entre les principales régions biogéographiques. La zoogéographie suit ces limites de très près – par exemple, il n’y a pas de populations d’orangs-outans, de rhinocéros ou de tigres à l’est de la ligne de Wallace.

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