
Les actions de Planète Urgence pour le climat
Le changement climatique est désormais une réalité palpable pour tous.
L’augmentation des températures mondiales, l’accélération des événements climatiques extrêmes commencent déjà à impacter les écosystèmes naturels et le bien-être des humains, avec des tensions sur les capacités alimentaires et la santé des femmes et des hommes dans certaines régions du globe. Or, le climat est extrêmement dépendant du niveau de gaz à effet de serre stockés dans l’atmosphère – et en premier lieu le CO2. Dans ce contexte, les forêts sont particulièrement utiles pour retirer du CO2 de l’atmosphère et la stocker sur terre.
Agir pour les forêts est donc un levier majeur d’action pour le climat pour lequel l’association Planète Urgence s’engage pleinement.
Comment fonctionne le climat ?
Avant d’expliquer comment l’association peut agir pour la protection du climat, commençons par expliciter le fonctionnement du système climatique.
Le climat, selon la définition de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) est la « synthèse des conditions météorologiques dans une région donnée, caractérisée par les statistiques à long terme des variables de l’état de l’atmosphère ». Le climat est donc une résultante de l’ensemble des interactions qui ont lieu entre le soleil, la terre, les océans, les vents, la végétation, l’atmosphère…
L’élément clé dans la régulation mondiale du climat est l’effet de serre. De façon simplifié, l’effet de serre est une couche composée de différents gaz – les fameux gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) ou encore le protoxyde d’azote (N2O) – qui retient la chaleur du soleil sur terre. Ce phénomène ressemble à ce qui se passe dans une serre où on y fait grandir des légumes quand il fait encore frais en extérieur : les parois transparentes de la serre laissent passer les rayons du soleil mais le verre ralentit la sortie de la chaleur.
L’effet de serre est un phénomène naturel et essentiel à la vie sur Terre puisque sans l’effet de serre, la planète serait 33°C plus froide !
Source : carte n°13 de la Fresque du Climat, expliquant l’effet de serre
Pourquoi parle-t-on de dérèglement climatique ?
Source : bandes climatiques d’Ed Hawkings (GIEC), https://showyourstripes.info/
Le comportement de l’ensemble du système climatique est influencé par l’évolution de certains paramètres extérieurs qui agissent sur l’effet de serre, il peut s’agir de mécanismes naturels comme une éruption volcanique ou de mécanismes liés aux activités humaines. Or, ces activités humaines – et notamment la combustion des énergies fossiles et la déforestation – ont très fortement augmentées sur les dernières décennies. Les océans et les forêts peuvent absorber une partie de ces gaz à effet de serre, c’est pour cela qu’on les appelle des « puits de carbone », mais cette capacité n’est aujourd’hui plus que de 56%, le reste des gaz reste donc dans l’atmosphère augmentant l’effet de serre naturel qui réchauffe le climat.
La température de l’air au sol a déjà augmenté de près de 1,2°C en moyenne depuis 1900. Selon les scénarios, elle aura augmenté de 2,7°C à 7°C d’ici 2100. Rappelons- nous que 5° d’écart de température nous sépare de la dernière ère glaciaire d’aujourd’hui…
Quel est le lien entre climat et préservation des forêts ?
Planète Urgence préserve et restaure les forêts dans le monde depuis 2007 et joue donc un rôle d’atténuation du changement climatique à 2 niveaux.
Les forêts représentent le 2ème puits de carbone mondial après les océans.
En effet, pour se nourrir et grandir, un arbre capte du dioxyde de carbone dans ses feuilles et son écorce, de la lumière via ses feuilles et de l’eau par ses racines.
Il transforme ensuite ses 3 éléments lors du processus de photosynthèse, ce qui lui permet de produire de la sève et de l’oxygène qu’il relâche dans l’atmosphère.
Une forêt est donc un levier essentiel d’action en faveur des puits de carbone mondiaux.
Quelle est l’action de Planète Urgence sur le climat au-delà de la préservation des forêts ?
La cible des 2°C de réchauffement étant malheureusement acquise, Planète Urgence aide les territoires et les habitants à s’adapter à ces changements présents et à venir. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, a clarifié les risques liés à l’augmentation des températures : sécheresses, inondations, submersions… Chaque intervention de Planète Urgence doit donc intégrer une analyse de ces risques et une réponse adaptée.
Une des actions de l’association est la plantation de mangrove en bordure des côtes les plus vulnérables dans le but de protéger les villages côtiers des submersions.
Une autre action est également indispensable aux yeux de l’association : la sensibilisation et la mobilisation de l’ensemble des acteurs au changement climatique.
En effet, nous sommes persuadés que le mouvement nécessaire en faveur de changement des pratiques ne sera possible qu’en expliquant les origines et les conséquences du changement climatique, et son lien à l’humain et à la biodiversité.
L’association a donc mis en place des projets dans ses pays d’intervention mais aussi en France visant à sensibiliser petits et grands à ces enjeux. Elle a notamment initié en 2021 le projet Planète Éducation dans les écoles au Bénin pour former les professeurs sur les forêts, le climat et la biodiversité.
Planète Urgence souhaite donc avoir une approche intégrée et de plus en plus impactante sur les enjeux climatiques en travaillant sur la réduction des émissions, la séquestration via l’augmentation des puits de carbone mondiaux, et l’adaptation et la mobilisation des populations.
Les 4 principes clés de Planète Urgence en matière de financement climatique
Planète Urgence a de nombreuses demandes de compensation carbone de la part des entreprises et souhaite partager 4 principes clefs qui doivent guider tout financement de projets en cohérence avec les enjeux climatiques. L’association souhaite ainsi proposer une critique constructive afin que la recherche de l’impact promeut sur toute autre considération financière.


Réduire ses émissions avant tout
L’idée de neutralité n’a de sens qu’au niveau de la planète et non d’une organisation. La priorité d’une organisation doit être avant tout de mesurer et s’engager sur une trajectoire de réduction de ses émissions extrêmement exigeantes et en cohérence avec les accords de Paris. Une organisation doit donc s’attacher à réduire drastiquement ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre et elle doit aussi être proactive pour éviter l’ensemble des émissions induites par son activité.
Contribuer plutôt que compenser
Les organisations peuvent contribuer autant que possible à l’effort de préservation des puits de carbone mondiaux, dans et hors des chaînes de valeur en parallèle de la réduction des émissions. Le terme de compensation est galvaudé, car il serait faux de penser que ce qui a été émis pendant une année, puisse être compensé sur 30 années – notamment dans le cadre de projets forestiers. Les crédits-carbone vendus sur le marché volontaire représentent un outil de financement utile mais non suffisant, car ils ne permettent pas de financer tous les projets ayant un impact sur le climat et les bas prix pratiqués ne permettent souvent pas de garantir des projets de qualité. Le mécénat en faveur des projets forestiers peut être une alternative intéressante pour contribuer à la protection et restauration des puits de carbone mondiaux.


Agir sur l’atténuation et l’adaptation, en priorité dans les pays les plus vulnérables
Le changement climatique est la conséquence du mode de production et de consommation des pays les plus riches, or, ceux qui vont en payer les plus lourdes conséquences sont les habitants des pays les plus pauvres. Il nous semble donc important de s’assurer que nous avons une attention particulière sur le financement de projets à destination des pays du Sud pour les aider à mieux gérer les impacts du changement climatique et à s’y adapter.


Ne financer que des projets liant climat, biodiversité et lutte contre les inégalités
Les forêts sont aux confins des enjeux de biodiversité (elles hébergent 80% de la biodiversité mondiale, IPBES 2019) et humains (250 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté vivent à moins de 5km d’une forêt, FAO 2020). Il est donc essentiel de s’assurer que les projets visant un impact sur le climat intègrent systématiquement les enjeux de biodiversité et de lutte contre les inégalités, c’est une garantie pour la pérennité de l’impact.
Pour aller plus loin sur le climat
- Faire un atelier de la Fresque du climat : https://fresqueduclimat.org/
- Lire le livre de Jean Marc Jancovici “Le changement climatique expliqué à ma fille”, https://jancovici.com/publications-et-co/livres/le-changement-climatique-explique-a-ma-fille/
- Découvrir les analyses du Shift Project https://theshiftproject.org/
- Suivre Juliette Nouel sur Linkedin
- Un résumé du dernier rapport du GIEC réalisé par Bonpote : https://bonpote.com/synthese-et-analyse-du-nouveau-rapport-du-giec/
- Lire un article de Géo sur le dernier rapport de l’ONU sur les engagements des pays à +2,7° https://www.geo.fr/environnement/le-monde-sur-un-chemin-catastrophique-vers-un-rechauffement-de-2-7degc-206316
Sources du document :
- Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), rapports 2018 et 2021
- Organisations des Nations Unies, étude septembre 2021
Article révisé par Renaud Bettin, membre du comité d’Orientation de Planète Urgence et expert Climat
Contact
Si vous êtes une entreprise et souhaitez vous engager pour la préservation des forêts et de la biodiversité en faveur du climat, contactez partenariat@planete-urgence.org.
Si vous êtes un.e journaliste et souhaitez en savoir plus sur la position de Planète Urgence sur le climat ou interviewer nos équipes sur le terrain, contactez lea.cousin@planete-urgence.org.