5 septembre 2025 • ACTUALITÉS

Planète Urgence signataire d’une tribune aux côtés d’autres organisations pour défendre l’Amazonie

À deux mois de la COP30 au Brésil et en cette journée mondiale de l’Amazonie, cet écosystème essentiel est toujours plus menacé : agissons pour protéger les forêts et soutenir celles et ceux qui luttent pour les défendre.

L’Amazonie est un symbole de l’importance de la défense des écosystèmes. Elle s’étend sur neuf pays, dont la France en Guyane, abrite plus du tiers des forêts tropicales (IPAM) et 38 % de l’eau des rivières de la planète (NASA), ainsi qu’au moins 10% des espèces animales et végétales connues (et bien d’autres que l’on ne connaît pas). Plus de 30 millions de personnes y vivent, dont trois millions de personnes autochtones comprenant plus de 390 peuples distincts parlant 240 langues différentes (CIMI).

 

Cet écosystème, par sa diversité et sa complexité, est d’une importance vitale pour le climat et les équilibres écologiques. A l’image des forêts dans le monde entier, l’Amazonie joue un rôle essentiel dans le cycle de l’eau : 20 milliards de tonnes d’eau circulent dans ses rivières aériennes chaque jour (environ 20 fois la contenance du lac d’Annecy), contribuant aux pluies dans une importante partie du continent et dans l’océan Atlantique. Et la biodiversité qu’elle abrite lui permet de stocker des milliards de tonnes de carbone.

Démonstration, s’il le fallait encore, que la protection des écosystèmes est aussi un outil de lutte contre le changement climatique.

Une prédation destructrice

Malgré ce rôle essentiel, l’Amazonie continue d’être détruite et est toujours plus menacée. 

Au Brésil, si le rythme de la déforestation varie, la destruction ne s’est jamais arrêtée, et les feux font des ravages. Le moratoire sur le soja, qui engage les entreprises à ne pas commercialiser de soja cultivé sur des terres déforestées après 2008, est régulièrement menacé par l’agro-industrie et les politiques complices.

Les incendies, utilisés comme outil de déforestation par l’agrobusiness et favorisés par les épisodes de sécheresse, ont atteint des niveaux records en 2024 avec 6,7 millions d’hectares de forêt brûlés (Mapbiomas), plus du double de la surface de la Belgique. Résultat : entre 2010 et 2019, l’Amazonie brésilienne a émis plus de carbone qu’elle n’en a capté, et une partie importante du biome est désormais dégradée. Ainsi, 17% des forêts originelles ont été rasées, et si ce chiffre atteignait 20 à 25%, l’Amazonie et d’autres régions d’Amérique du Sud pourraient être profondément transformées, non sans graves conséquences sur les équilibres sociaux et écologiques déjà bien fragilisés, ainsi que sur le climat mondial. Ce processus pourrait s’accélérer et condamner certaines parties de l’Amazonie si le moratoire venait à tomber, et si l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur entrait en vigueur. 

Celles et ceux qui luttent

L’Amazonie est habitée par l’être humain depuis au moins 12 000 ans, qui a longtemps influencé la biodiversité sans la dégrader. La dynamique destructrice à caractère colonial, dont on mesure aujourd’hui les conséquences et qui considère la forêt comme un espace à exploiter, ne se déploie pas sans résistances. Les peuples autochtones et les communautés locales s’y opposent et luttent pour leurs territoires, leur survie et celle de leurs cultures, en faisant face à de violents dangers (CIMI). Ils développent dans le même temps des activités qui reposent sur les équilibres écologiques, des savoirs ancestraux et un respect des cultures plutôt que sur l’hyper simplification des écosystèmes, synonyme de mise à mort. 

Nos choix politiques comptent

Alors que la COP30 se tiendra dans deux mois à Belém, aux portes de l’Amazonie, nos responsables politiques doivent mettre un terme au ravage des forêts pour prétendre être à la hauteur de l’enjeu : ils doivent rompre avec les logiques d’exploitation et de priorisation des profits et construire un plan d’action concret. Les décisions prises pour lutter contre le changement climatique ne pourront plus faire l’impasse sur la protection de la biodiversité et le soutien des peuples et des communautés qui y œuvrent déjà. 

Le moratoire historique sur le soja doit être conservé, le règlement européen contre la déforestation mis en œuvre au plus tôt et avec suffisamment de moyens et l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur rejeté. L’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité appellent des actes politiques forts, des législations protectrices et un soutien sans faille à celles et ceux qui sont en première ligne

Signataires :

Planète Urgence, Greenpeace France, Canopée, Envol Vert, Mighty Earth, Association Humy, all4trees

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