8 mars 2022 • ACTUALITÉS
Pourquoi le réchauffement climatique accentue les inégalités de genre
Nous le savons, le changement climatique est une réalité.
On le sait le dérèglement climatique est à l’origine d’une augmentation forte des inégalités, d’une perte de la biodiversité, d’insécurité alimentaire et pourrait mettre à mal la stabilité mondiale.
Il existe une autre conséquence dont le réchauffement climatique est responsable : les inégalités de genre. Cet enjeu devient prédominant et les futurs acteurs mondiaux doivent le prendre en compte dans leurs lignes directrices politiques. Selon les rapports du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et de l’agence ONU femmes, les inégalités hommes-femmes augmenteraient significativement si des mesures ne sont pas mises rapidement en place.
Une limitation des ressources matérielles et sociales favorisant les inégalités des genres
La plupart des données scientifiques concentrent géographiquement les inégalités dans les pays tropicaux où les catastrophes naturelles sont plus violentes que dans le reste du monde. Nous avons découvert par exemple que l’île de Vanuatu, en Océanie, a recensé une augmentation de 300% des violences domestiques selon le PNUD (1). Ce dernier a également découvert que l’augmentation des inégalités avait été très abrupte à la suite de la période de la Covid-19. Les populations vivant dans ces territoires vivent principalement de la culture agricole et de leur vente au niveau local. Généralement, les femmes s’occupent avec les hommes de la gestion des terres et de l’écosystème et possèdent énormément de connaissances et d’expérience. Cependant, la hausse du niveau de la mer a raréfié les ressources naturelles, augmenté les pénuries d’eau et mis en place une véritable insécurité alimentaire. Elle provoque par la même occasion une paupérisation accrue dans ces régions étant donné que les populations locales sont dépendantes de l’agriculture locale. D’après l’organisation ONU femmes, plus de 70% des femmes vivant dans le monde vivent avec un dollar par jour (2), ce qui limite leurs moyens d’accéder aux services sociaux tels que l’éducation. La dépendance des populations aux ressources naturelles est davantage démontrée puisque plus de 80% des personnes déplacées suite à des catastrophes naturelles ou les effets du réchauffement climatique (3) se sont en effet déplacées car elles ont perdu leurs principales sources de revenus et cherchent donc de quoi survivre dans leur pays d’accueil. Ce déplacement accroît leur vulnérabilité dans les pays où ils se réfugient. D’autres phénomènes comme les violences physiques peuvent également être accentuées : il y aurait déjà plus de 3 femmes sur 10 qui se considèrent comme victimes de ces violences. (4) Autre constat inquiétant : très peu de femmes ont accès à l’éducation. C’est pour cela que Planète Urgence s’implique fortement dans le combat pour l’accès à l’école, la lecture et l’écriture pour les femmes et filles. Elle est active continuellement en Afrique de l’Ouest (Cameroun, Bénin, etc.), en Amérique centrale (Équateur, etc.), en Asie du Sud (Cambodge, etc.). L’objectif principal est de leur permettre de devenir plus autonomes et leur permettre de réaliser des projets personnels qu’elles ne pourraient pas réaliser sans soutien logistique et sans accès à des compétences précises. Planète Urgence a apporté à de nombreuses femmes, telles que Christelle Agossou, directrice de l’association ASFAB – Bénin et bénéficiaire de mission de volontariat, des nouvelles compétences pertinentes dans leur développement de projet. (5) Retrouvez ici le témoignage de ChristelleLes solutions pour combattre les inégalités des genres et le réchauffement climatique
Les femmes dans ces pays (Cameroun, Bénin, etc.) sont de plus mises de côté dans la gestion des ressources naturelles aux niveaux local et national alors qu’elles en possèdent une place très importante. Beaucoup de femmes parmi les peuples autochtones ont par exemple pour charge de s’occuper de la gestion de l’eau. Selon le PNUD, se concentrer pleinement sur le combat contre les inégalités permettrait à la fois d’obtenir une plus grande égalité au niveau des postes, de l’éducation mais en plus combattre les effets du dérèglement climatique. Le processus nécessite d’autant plus une action collective et volontaire de la part des populations mondiales afin de réduire ces inégalités et renverser la balance. La directrice actuelle de l’Office des Nations Unies, Tatiana Valovaya, disait: « Les femmes sont une force puissante pour reconstruire les sociétés de manière plus sûre, qu’il s’agisse de fournir de la nourriture et un abri, de générer des revenus vitaux ou de conduire un changement durable ». (6) La participation des femmes dans la lutte contre le changement climatique peut avoir des effets positifs et permettre la réalisation des 17 objectifs de Développement Durable (ODD) et c’est dans cette optique que les acteurs mondiaux vont accentuer la recherche d’autonomisation des femmes. Dans cette même démarche, Planète Urgence s’est engagée à renforcer les femmes et les hommes pour construire une planète solidaire et durable. L’association œuvre ainsi pour que chacun puisse vivre dignement et en toute autonomie dans un environnement préservé. Pour cela, elle s’est fixée trois missions : la préservation des forêts et de leur biodiversité en danger, le renforcement des capacités et le développement économique local et la sensibilisation à l’environnement. Planète Urgence inscrit donc son action dans le but d’instaurer des changements durables sur ses territoires d’intervention. Convaincue que ces changements aboutiront uniquement s’ils sont portés et appropriés par tous les acteurs locaux qui maîtrisent les contextes des zones ciblées, l’association a placé les partenariats au cœur de sa méthode d’intervention. En choisissant le “faire ensemble”, Planète Urgence soutient les organisations de la société civile (OSC) et leurs bénéficiaires, quel que soit leur genre, afin de pérenniser leurs actions et réduire ainsi les effets des changements climatiques.
