24 novembre 2025 • ACTUALITÉS
Fin de la COP30 : ce qu’il faut retenir
La COP30, qui devait initialement se terminer le 21 novembre, a finalement prolongé d’un jour les négociations.
La COP30, qui devait initialement se terminer le 21 novembre, a finalement prolongé d’un jour les négociations.
Après deux semaines de débats au cœur de l’Amazonie, les 194 pays présents ont adopté par consensus un texte “modeste” sur l’action climatique, sans véritable feuille de route pour la sortie des énergies fossiles.
La COP s’est donc achevée à Belém sur une impression contrastée : celle d’un monde qui mesure mieux l’urgence climatique, mais qui avance encore beaucoup trop lentement face à l’ampleur des défis.
Chez Planète Urgence, nous retenons surtout ceci : lutter contre le changement climatique exige de protéger les écosystèmes naturels et de soutenir les communautés qui en dépendent, car elles en sont la clé. Plus que jamais, notre mobilisation collective reste essentielle pour transformer ces engagements en actions concrètes.
Découvrez dans cet article les points essentiels de la COP30 à Belém.
La COP30 s’est conclue à Belém sur un texte de compromis adopté pour éviter un blocage. Le résultat est peu ambitieux : il ne prévoit ni accélération significative de la réduction des émissions, ni feuille de route pour la sortie des énergies fossiles. Dans ces conditions et avec les engagements actuels, l’objectif de +1,5 °C reste hors de portée…
Le texte final, appelé « Mutirão », qui signifie « effort collectif » en portugais, pose un cadre général pour continuer à travailler ensemble, sans véritable avancée. Il parvient cependant à maintenir le dialogue dans un contexte de fortes tensions entre pays du Nord et du Sud.
Plus de 80 pays réclamaient une sortie claire du charbon, du pétrole et du gaz, mais le texte final de la COP30 n’en fait aucune mention. Le Mutirão se limite à une initiative volontaire pour réduire les émissions, avec suivi prévu à la COP31.
Les négociations ont été particulièrement tendues, prolongeant d’un jour les discussions : les pays du Nord poussaient pour des engagements rapides, tandis que les producteurs de pétrole et certains pays du Sud refusaient toute obligation contraignante.
Le Brésil a lancé le Tropical Forest Forever Facility (TFFF) pour protéger les forêts tropicales et les peuples autochtones. Plus de 5,5 milliards de dollars ont déjà été annoncés par 53 pays. L’objectif à moyen terme est de 125 milliards grâce à des contributions publiques et privées.
En parallèle, l’Appel de Belém mobilise 2,5 milliards sur cinq ans pour le Bassin du Congo, afin de soutenir la protection des forêts et la résilience des communautés locales.
Malgré ces initiatives, les financements restent insuffisants et la feuille de route mondiale contre la déforestation a été retirée du texte final. Un texte parallèle sera proposé aux pays volontaires, sans obligation générale.
Cette COP a été parmi les plus inclusives pour les peuples autochtones, dont la participation active a permis de mettre en lumière leurs savoirs traditionnels.
Cependant, leurs principales revendications, telles que la reconnaissance et la protection des droits fonciers et territoriaux, n’ont pas été traduites en obligations contraignantes dans le texte final.
L’un des rares progrès de la COP30 concerne l’adaptation au changement climatique : le texte final prévoit de tripler les financements destinés aux pays en développement d’ici 2035, ce qui pourrait représenter jusqu’à 120 milliards de dollars par an.
Pourtant, cet objectif reste vague et imprécis : le texte ne définit pas clairement l’année de référence, et aucun mécanisme concret n’est encore prévu pour garantir sa mise en œuvre et s’assurer que ces fonds seront versés et utilisés là où ils sont le plus nécessaires.
La COP30 a mis en lumière de profondes divergences entre pays industrialisés et pays émergents. Le texte final reflète largement les positions des BRICS*, tandis que les pays les plus vulnérables dénoncent un manque d’ambition manifeste.
L’absence des États-Unis, l’un des plus grands émetteurs de CO₂ au monde, a également déséquilibré les négociations et affaibli la pression internationale pour des engagements plus contraignants.
*BRICS : Groupe de pays émergents qui regroupe actuellement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis et l’Indonésie
À Belém, la France a réaffirmé sa volonté d’avancer sur la sortie des énergies fossiles et dénoncé la désinformation climatique. Emmanuel Macron a annoncé une contribution pouvant atteindre 500 millions d’euros d’ici 2030 pour soutenir l’Amazonie via le Tropical Forest Forever Facility (TFFF), renforcé la coopération avec le Brésil autour de la bio-économie et participé à la mobilisation de plus de 2,5 milliards de dollars pour le Bassin du Congo.
Malgré ces engagements, la France reconnaît que l’accord final reste trop faible pour répondre à l’urgence climatique.