10 mai 2021 • ACTUALITÉS

Lettre Ouverte de l’Association Planète Urgence – 30/08/2019

NOS FORETS BRÛLENT. AGISSONS MAINTENANT, COLLECTIVEMENT ET MASSIVEMENT.  

 

L’Amazonie brûle, une catastrophe qui n’est pas nouvelle mais dont l’ampleur est inquiétante

 

Chaque été, à la fin de la saison des pluies, le nombre d’incendies et de parcelles défrichées augmente au Brésil. Cependant, selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE), un triste record de 80 000 feux de forêt a été répertorié au Brésil depuis le début de l’année 2019, dont plus de la moitié en Amazonie. Ces feux sont notamment dus à l’accélération de la déforestation qui a été multipliée par 4 en 1 an. Une bien triste nouvelle alors que la déforestation du pays a pourtant connu un déclin pendant quelques années jusqu’en 2013. 

L’agriculture et l’élevage sont les principales causes de l’accroissement de la déforestation sur l’AmazonieEn effet, les propriétaires ou exploitants terriens brûlent la végétation après avoir coupé les arbres afin de « nettoyer » des terrains ensuite destinés à la culture du soja et élevage du bœuf essentiellementLe changement climatique accélère cette tendance, l’assèchement des forêts humides les rendant plus vulnérables au feu. 

Le Président Bolsonaro qui a pourtant mis en place une politique encourageant la déforestation a d’ailleurs signé un décret, mercredi soir, interdisant les brûlis agricoles dans tout le Brésil pendant soixante jours pour tenter de freiner ces incendies face à une pression internationale croissante. Une décision nécessaire, qui devra être bien appliquée, mais une décision non suffisante face à l’impact de ces feux. 

 https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/08/27/pourquoi-les-scientifiques-s-inquietent-des-incendies-de-l-amazonie_5503413_4355770.html 

Les feux touchent aussi d’autres forêts tropicales et leurs répercussions sur la planète sont extrêmement graves 

 

La forêt ne brûle pas qu’au Brésil mais aussi dans d’autres pays d’Amérique Latine, en Sibérie, en Afrique Centrale et en Indonésie. Dans chaque pays la déforestation n’est pas de même nature : pratique d’agriculture itinérante sur brûlis, exploitation de bois, industries extractives (pétrole et mines), monocultures… Pas de même nature certes, mais notre consommation en reste la cause. 

Cette déforestation et ces incendies aggravent le dérèglement climatique. En effet, chaque arbre qui meurt libère l’ensemble du carbone qu’il a séquestré pendant des décennies, la quantité de CO2 ainsi libéré accélère alors le réchauffement climatique.  D’après une étude publiée par Nature, les incendies de forêt de Bornéo en 1997 ont représentéjusqu’à 10 % des émissions mondiales de l’année. 

En plus des répercussions sur la planète au niveau local mais aussi au niveau mondial, la situation menace également la vie des communautés et une biodiversité d’exception. Notre inquiétude réside aussi dans le fait que nous ne sommes qu’au début de la saison sèche et que les prochains mois seront cruciaux. Tout ce qui brûle et brûlera ne sera jamais remplacé. 

Alors concrètement comment agir  ? 

 

En tant qu’individuels et ONG, nous ne pouvons pas agir sur les feux en cours – leur maîtrise étant dans les mains des décideurs et de la météo. Nous souhaitons cependant alerter sur la situation d’urgence pour la planète qui impose une action concrète, rapide et collective. Chacun de nous a un rôle à jouer car c’est bien l’action commune et coordonnée qui apportera le changement drastique nécessaire. 

La lutte contre la déforestation est la première priorité. Ce sont bien les gestes du quotidien, les habitudes de consommation et les modes de production qui permettront de limiter la déforestation : achats de produits locaux, maîtrise des approvisionnements, limitation de la consommation de produits facteurs de déforestation. L’action individuelle doit être couplée avec un soutien politique et économique pour être efficace – la lutte contre la déforestation devrait être au cœur des discussions des accords commerciaux, des rendez-vous politiques et assemblées générales des entreprises impliquées via leur chaîne de valeur. 

Il est en parallèle nécessaire de participer à la protection des forêts et écosystèmes existants, en mêlant sensibilisation, développement des populations locales et reforestation. Nous savons que 33% de la population mondiale utilise le bois pour ses besoins vitaux, il est donc essentiel de les inclure. C’est ce que nous faisons chez Planète Urgence depuis 2006. Nous soutenons actuellement des programmes en Indonésie, à Madagascar et au Cameroun. Dans chacun de ces programmes, nous replantons des arbres et nous le faisons avec les communautés locales – pour qu’elles soient demain mieux à même de protéger leurs forêts et de vivre de leurs richesses inestimables. 

 

Nous sommes et resterons mobilisés pour protéger les forêts avec les communautés.  

Merci pour votre soutien à nos côtés – il est essentiel et nécessaire. 

Patrice Papet, Président de Planète Urgence 

Amandine Hersant, Directrice Générale de Planète Urgence 

 

Pour en savoir plus : 

https://planete-urgence.org/environnement-developpement/ : découvrez les actions de Planète Urgence 

http://www.empreinte-foret.org/quizz/ : mesurez votre empreinte forêt avec Envol Vert 

https://all4trees.org/campagnes/act4amazonia/ : découvrez les actions limitant la déforestation avec All4trees 

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